La stratégie du gouvernement pour détruire la fonction publique,

achever l’école républicaine et assujettir les professeurs.

 

Juillet 2018

 

Le gouvernement, dans le cadre d’un chantier intitulé avec beaucoup de cynisme « définir un nouveau modèle de dialogue social dans la fonction publique », a décidé d’officialiser sa volonté de supprimer le dialogue social d’ici 2022. Des pistes scandaleuses et inacceptables sont exposées par la Direction Générale de l’Administration et de la Fonction Publique :

- Supprimer le paritarisme (CAPA et CAPN), à l’exception des sanctions disciplinaires, qui seraient par ailleurs alourdies et verraient leur nombre augmenter. Supprimer toute compétence des Commissions Administratives Paritaires en matière de mutation, d’avancement, de promotion, de titularisation etc.

- Elargir l’assiette des CAP en passant d’une CAP par corps à une CAP par catégorie (A, B, C) par ministère. Ce ne seraient donc plus nécessairement des professeurs qui siégeraient pour représenter et défendre les intérêts matériels et moraux des professeurs, mais des chefs d’établissement, des inspecteurs ou des administratifs.

Quand on sait que les commissaires paritaires corrigent chaque année dans chaque académie des milliers d’erreurs (de barème notamment) commises par l’administration dans le cadre des mutations ou des promotions et qu’ils veillent à la transparence des opérations dans un cadre règlementaire qui tend à s’opacifier au fil des ans, on comprend bien quelle est la volonté du gouvernement : priver les fonctionnaires de toute protection statutaire, collective et syndicale et livrer les professeurs aux griffes de managers locaux.

Dans une dictature, les syndicats sont interdits en dehors du syndicat unique. Dans une démocrature, on n’interdit pas les syndicats, mais on prive les personnels du droit de désigner leurs représentants, on supprime l’instance dans laquelle ils siègent, ou bien on retire toutes ses compétences à cette instance.

 

Le ministre de l’éducation nationale et la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche viennent d’annoncer à la presse que le Premier ministre avait réuni les Recteurs le 16 juillet pour officialiser l’instauration de 13 académies métropolitaines d’ici 2020. La territorialisation de l’éducation nationale s’accélère au détriment des personnels qui devront être plus flexibles et plus mobiles et sans aucune plus-value pour les élèves.

 

Le « Comité Action Publique 2022 », dont le rapport soigneusement tenu secret par le gouvernement vient d’être divulgué sur internet, formule 152 pages de propositions inadmissibles et recommande notamment de :

- « responsabiliser davantage les chefs d’établissement notamment en leur donnant plus de marges de manœuvre pour constituer leur équipe pédagogique » ; « renforcer la professionnalisation des personnels de direction (...) afin qu’ils jouent pleinement leur rôle de manager et d’accompagnement » ;

- « responsabiliser le niveau déconcentré de l’éducation nationale » et « revoir le périmètre des académies » ;

- « augmenter le temps d’enseignement des enseignants du secondaire actuels avec un recours à 2 HSA » ;

- « créer un nouveau corps d’enseignants qui pourrait se substituer progressivement à celui de professeur certifié. » « Pour ce nouveau corps, que les enseignants pourraient rejoindre sur la base du volontariat, le temps d’enseignement serait supérieur à celui des certifiés mais la rémunération serait également supérieure. Ce corps serait soumis à des obligations supplémentaires (bivalence, annualisation d’une partie du temps d’enseignement, obligation de remplacement dans l’intérêt du service) qui offriraient plus de souplesse aux chefs d’établissement. »

 

C’est dans ce contexte que se préparent les élections professionnelles de 2018 à l’issue desquelles seront élus, pour une période de quatre ans, les représentants des personnels.

Vous serez appelé(e) à voter par internet du 29 novembre au 6 décembre 2018 pour élire vos représentants dans les CCPA, les CAPA et les CAPN (Commissions Administratives Paritaires Académiques et Nationales), au Comité Technique Académique (CTA) et au Comité Technique Ministériel (CTM).

Comme lors des précédentes élections professionnelles, fidèles à leurs valeurs et à leur indépendance, le SIES (syndicat national) et le SIAES (Aix-Marseille) déposeront, seuls ou en union avec les autres syndicats indépendants de leur fédération, des listes pour tous les corps de professeurs et les CPE au niveau national et le maximum de listes possibles dans les différentes académies.

Nous faisons appel à toutes et tous pour remplir les formulaires de candidature à ces différents scrutins afin de garantir la présence la plus large du syndicalisme indépendant dans les différentes académies. Le SIES a besoin de la participation de toutes et tous pour déposer des listes avec une variété géographique et disciplinaire et respectant la proportion de femmes et d’hommes fixée par le Loi pour chaque scrutin. Une liste qui n’est pas complète n’est pas recevable, aussi chaque candidature compte qu’elle soit placée en position éligible ou en toute fin de liste afin d’atteindre le nombre de candidats et ainsi boucler la liste.

L’équipe du SIES se joint à moi pour vous souhaiter d’agréables et reposantes vacances amplement méritées avant une rentrée syndicale combative.

Jean Baptiste VERNEUIL - Président du SIES

 

Lire également l'éditorial de décembre 2019 : Déterminés à défendre la Fonction Publique, nos retraites et celles de nos enfants !

 

Lire également l'éditorial d'octobre 2019 : Des projets gouvernementaux indignes et indécents qui doivent être combattus avec la dernière énergie. 

 

Lire également l'éditorial de mars 2019 : Simulacre de dialogue social et guerre éclair contre la Fonction Publique et les syndicats.

 


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